Le chemin de fer est le moyen de communication qui a le plus bouleversé le paysage et la vie quotidienne des habitants.
Sa construction commence dans les années 1850 – l’inauguration de la ligne Belfort Mulhouse aura lieu en 1858 – Pendant les travaux, plusieurs familles d’ouvriers s’installent au village ou dans les villages voisins .Quelques ouvriers en profiteront pour épouser une fille de la région ; à Petit-Croix 5 mariages sont célébrés en 1856 ; on ouvre un bistrot au 21 de la rue des Chenevières et on installe un jeu de quilles le long du jardin ; les travaux de terrassement modifient le paysage ; le terroir (champs et forêts) est divisé par la tranchée ; la terre qui est extraite sert à combler les zones basses mais à Fontenelle la zone de dépôt se fait vers le nord au niveau du village de chaque côté de la route de Novillard.
Outre la tranchée, les travaux vont ajouter au décor. un pont et une habitation pour le passage à niveau… A partir de la seconde moitié du 19° s, on a commencé à s’habituer au passage de ces trains bruyants qui laissent derrière eux fumées et odeurs de charbon. Le enfants en les entendant arriver, courent sur le pont et font de grands signes aux mécaniciens, qui souvent leur répondent. Le passage à niveau crée le nouvel emploi de garde-barrière.
« C’était une barrière à régime fermé ;
cent cinquante trains passaient toutes les vingt-quatre heures sur ces lignes Paris-Bâle, Strasbourg-Vintimille et évidemment, il n’était pas possible de laisser les barrières ouvertes, c’était trop risqué. » témoigne Suzanne MÉNÉTRÉ, la dernière garde-barrière
En 1938, le Conseil Municipal fixe les horaires de fermetures des barrières
Du 15 octobre au 14 mars : 18h à 7h du matin
Du 15 mars au 14 octobre : 21h à 6h du matin
Ce dernier horaire impose une présence effective de 15 heures en été (18 heures avant 1938) ; le (ou la) garde ouvre à la demande et si un train est annoncé par la sonnerie de la cloche installée à proximité des barrières, on doit attendre. Si le train avait une panne, même en pleine nuit, il fallait mettre des drapeaux avertisseurs, installer des lampes à carbure en amont de l’incident et mettre des pétards pour avertir le mécanicien. Suzanne MÉNÉTRÉ, très agile, courait comme un lapin pour éviter le drame ! Dans les années 40, Mr BEAUFREZ a renversé sa charrette de foin sur les voies. Ce fut la panique ! mais sans conséquence grave. Seul accident au passage à niveau : un cheval a été tué car la voiture s’était bloquée contre un poteau au moment de la traversée. Les barrières n’étaient ouvertes que pour les voitures hippomobiles qui assuraient le défruitement des terres et des forêts du sud du finage.
Gardes-barrière qui se sont succédé à Fontenelle :
Etienne GARNIER de 1858 à 1876
Eugène COURTOT (?)
Jean-Claude MARTICHON (?)
Humbert HAMMER de 1882 à 1890
Marcelin MARTICHON de 1890 à 1895
Marie BABELON de 1895 à 1900
Constance MOREL (?)
Célestin SCHENBERG de 1905 à1920
Berthe GUERIN de 1920 à 1934
Suzanne MÉNÉTRÉ de 1934 à 1970
(les dates de fonction ne sont qu’indicatives de la période).
Le passage à niveau a été fermé au moment de l’électrification en 1970. Mme MÉNÉTRÉ a alors pris sa retraite. Les élus ont fait pression pour maintenir un passage piétonnier … depuis, il est très apprécié par les promeneurs fontenellois ou d’ailleurs.
Autres voies ferrées
La voie militaire Pendant la guerre 1914-18, des terrains sont réquisitionnés pour la voie ferrée qui devait desservir le dépôt de munitions de la forêt de Vézelois. Une tranchée a été creusée. Les terrains ont été rendus à leurs propriétaires en 1921 (avec la tranchée !). Des traces ont encore visibles dans la pâture de l’éolienne et la forêt limitrophe.
La ligne L.G.V (Ligne à grande vitesse)
Sur le territoire de la commune de Fontenelle, les premiers travaux de déboisement ont commencé à l’automne 2007. Ils sont réalisés par l’entreprise Billotte de Granges-le-Bourg. Les grumes sont vendues par lot et les têtes d’arbres sont broyées sur place et commercialisées en produits de déchiquetage.